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comment le naturisme fait peau neuve

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La France est la première destination naturiste du monde avec plus de 2 millions de touristes français et étrangers accueillis chaque année. Céline Hamelin / Photo presse

De plus en plus de touristes tentent l’expérience de passer des vacances ou simplement un moment sans vêtements à la plage, dans un camping… Et même en ville.

Alice se souvient précisément de sa première expérience naturiste. C’était en août 2020, sur une plage familiale du cap d’Agde, avec son compagnon. « Je me suis déshabillée très naturellement sans tenir compte du regard d’autrui qui de toute façon était inexistant. J’ai immédiatement ressenti un bien-être et une sérénité inégalés dans ma vie jusqu’alors », raconte celle qui avait alors 48 ans. Depuis, cette Niçoise fréquente régulièrement les plages naturistes de sa région. « Je sais que je ne pourrai plus jamais retourner en arrière. »

Comme elle, de nombreux Français ont récemment adopté la tenue d’Ève et d’Adam pour des vacances ou pour quelques heures, dans l’une des 500 associations, plages, campings ou centres d’accueil naturistes. La France est l’une des principales sinon la première destination naturiste du monde avec plus de 2 millions de touristes français et étrangers accueillis chaque année, selon une estimation d’Atout France qui date de 2016. Et ces chiffres devraient augmenter. « En 2022, on observe une hausse des réservations de l’ordre de 20% par rapport à 2019, précise Jean-Guy Amat, président de la fédération nationale des espaces naturistes, qui regroupe une quarantaine de campings, villages et structures de loisirs et de vacances naturistes. Après un léger déclin avec un certain retour à la pudeur dans les années 2000, il y a aujourd’hui un renouveau avec une clientèle plus jeune. Ces dernières années,il y a une tendance à la zénitude, un désir d’espace et de reconnexion avec la nature qui s’inscrit pleinement dans les valeurs du naturisme. »

À VOIR AUSSI – Qu’a-t-on le droit de ramasser sur la plage ?

La pandémie a convaincu de nouveaux adeptes

La pandémie, avec ses interdictions et ses confinements, a naturellement convaincu de nouveaux adeptes. « Les gens ont ressenti un besoin de reconnexion avec la nature. On a constaté un renouvellement de la population après le Covid », affirme Viviane Tiar, présidente de la Fédération française de naturisme. « Quand les voyages à l’étranger étaient impossibles. Certains se sont dit “puisqu’on ne peut pas partir, essayons une expérience différente », ajoute Jean-Guy Amat.

Le naturisme est une philosophie qui ne passe pas uniquement par le fait de se dévêtir. Cela suppose de vivre dans le respect de la nature, de cultiver la bienveillance et l’acceptation de l’autre et de soi-même. Si la définition n’a pas changé depuis le développement du naturisme dans les années 70, la façon dont on le vit, elle, a évolué. D’une pratique associative, presque militante, le naturisme a mué vers une pratique de loisir plus libre. « Le soir, on mettait son survêtement qui portait l’écusson de son club, se souvient Jean-Guy Amat. Aujourd’hui tout cela a disparu. » Le mouvement naturiste est également plus ouvert à certaines populations. « Les hommes seuls étaient exclus car vus comme des prédateurs. C’était discriminant… Ils sont désormais acceptés dans les associations naturistes », se félicite Julien Claudé-Pénégry, porte-parole de l’association des naturistes de Paris et coauteur de Voir la France tout nu (Hachette Tourisme). De même, on ne rejette plus forcément les personnes arborant des tatouages ou des piercings. « Le naturisme portait cette idée qu’on ne doit pas modifier son corps », explique-t-il.

L’offre touristique, elle, s’est diversifiée. Les centres naturistes ne se résument plus à de grands complexes situés sur les côtes atlantique et méditerranéenne. Ils couvrent désormais tout le territoire et proposent la même amplitude de services que les centres touristiques classiques. « Il y a des campings avec spa, golf ou encore club de surf, des châteaux avec ancien chai… Cela va du plus basique au cinq-étoiles. Mais toujours dans des endroits paradisiaques, proches de la nature », détaille Julien Claudé-Pénégry.

À VOIR AUSSI – Les naturistes ont désormais leur espace au bois de Vincennes

Bowling, théâtre, boîte de nuit…

De quoi répondre aux attentes des nouveaux pratiquants, qui multiplient les activités. Bowling, restaurants, randonnée, balade à vélo… Ou encore visite de musée, comme en mars dernier à Lyon lors de l’exposition « Hyperréalisme – Ceci n’est pas un corps ». « Plus de 500 personnes ont participé, dont beaucoup de jeunes qui n’avaient jamais tenté le naturisme auparavant », se réjouit Viviane Tiar.

« Le naturisme urbain est en plein développement », confirme Julien Claudé-Pénégry. À Paris, un espace naturiste existe depuis sept ans au bois de Vincennes. Et un second lieu pourrait ouvrir prochainement. « Peut-être au bois de Boulogne », confie le porte-parole. De la natation au théâtre en passant par le yoga, l’association des naturistes de Paris propose régulièrement des activités à vivre dans le plus simple appareil. Des soirées naturistes en boîte de nuit sont même organisées depuis 2018. Intitulées « Beautiful Skin », elles réunissent en moyenne 250 participants une fois par mois au Klub, une boîte du 1er arrondissement. Les principes fondamentaux du naturisme, et notamment le respect de l’autre, y ont d’autant plus de sens pour : « ce n’est pas parce qu’on est nu qu’on est forcément consentant », rappelle Julien Claudé-Pénégry, pour qui le naturisme n’a pas fini de convaincre de nouveaux adeptes. « Le naturisme me paraît très actuel à notre époque où les questions d’écologie, de confiance en soi, de regards de l’autre, d’acceptation de son corps et de sa sexualité sont omniprésentes, notamment chez la jeunesse ».


À VOIR AUSSI – Le naturisme à la côte

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